Le samedi 13 juin 2020, le Souvenir Français, devait rendre hommage à l’aviateur canadien dont l’avion est tombé 76 ans plus tôt, jour pour jour.
Avec le COVID 19, et les mesures sanitaires qui l’accompagnent, cette cérémonie officielle a dû être annulée.
La commune de Gaudiempré a tenu à honorer la mémoire de A. C. MYNARSKI, en déposant un bouquet aux couleurs du drapeau canadien au pied de la stèle, route de Saint Amand.
COMMENT ON DEVIENT UN HÉROS :
UN HOMME SIMPLE :
Andrew Charles Mynarski, fils d’immigrants polonais, est né à Winnipeg le 14 octobre 1916, dans une famille de six enfants. Il n’a que 16 ans lorsque son père meurt. Le jeune homme se voit alors obligé d’abandonner l’école pour aider à subvenir aux besoins de sa famille. Il devient tailleur de cuir jusqu’en novembre 1941, date à laquelle il s’enrôle dans l’Aviation Royale du Canada (ARC) pour rejoindre les forces alliées dans leur combat contre Hitler.
Selon son ami Pat Brophy, Mynarski était « un type tranquille, trapu et au sourire d’enfant ». Brophy, l’officier, et Mynarski, le sous-officier, devinrent vite amis. Après des missions de vol ou des sorties en ville, les deux hommes observaient un rituel : Brophy disait : « Au revoir, l’Irlandais », et Mynarski le saluait en répliquant « Bonsoir, mon Commandant! ». Alors que les deux amis étaient assis sur la pelouse près de leur bombardier attendant le moment du décollage pour la France, Mynarski trouva un trèfle à quatre feuilles et dit : « Tiens, Pat. Prends-le. » Ce geste s’avéra prophétique.
QUAND L’AMITIÉ MÈNE À L’HÉROÏSME
À minuit le 13 juin 1944, survolant Cambrai, en France, le Lancaster est touché par un tir allemand, ce qui provoque l’incendie de l’avion. Les deux moteurs du port étant en flammes, le lieutenant d’aviation Art de Breyne ordonne à son équipage de se libérer. Juste avant de sauter, Mynarski regarde en arrière et voit son ami Pat Brophy, coincé dans sa tourelle à l’arrière du bombardier. Se frayant un chemin à travers les flammes et le métal, il est déterminé à libérer Brophy. D’abord, il essaie avec une hache d’incendie, sans succès. Il utilise alors ses poings, ignorant les flammes qui ont envahi son parachute et la moitié inférieure de sa combinaison de vol. Brophy crie, exigeant que Mynarski l’abandonne. Finalement, Mynarski écoute les ordres de son ami et se dirige vers la sortie arrière. Avant de sauter, il se tient au garde-à-vous et salue en disant : «Bonsoir, mon Commandant », puis il saute de l’avion.
Des badauds français ont rapporté avoir vu une silhouette flamboyante tomber dans le ciel, attachée à un parachute de feu. Mynarski a vécu pendant une courte période après avoir heurté le sol, mais a rapidement succombé à ses brûlures.
Miraculeusement, Pat Brophy a survécu à l’accident, dont il est sorti indemne. Plus tard, il écrira à la mère de Mynarski :
« Je croirai toujours qu’une providence divine intervint pour me sauver à cause de ce dont j’avais été témoin, pour que le monde puisse aussi connaître un homme valeureux qui se sacrifia pour sauver un ami. »
Vingt-neuf ans plus tard, les membres de l’équipage étaient venus du Canada, avec une des sœurs d’Andrew Charles MYNARSKI, pour dévoiler la plaque destinée à être fixée au mur de l’église. La dame porte la Victoria Cross de son frère.
C’est en 1981 qu’une stèle fut érigée route de Saint Amand, en face du pré où l’événement s’est produit.
Pour en savoir plus : http://gaudiempre.fr/lacommune/histoire-et-patrimoine/andrew-charles-mynarski-un-heros-canadien/